Le racisme envers les personnes asiatiques n’a pas sa place au Canada

Notes d’allocution

Marie-Claude Landry, Ad. E.

Présidente
Commission canadienne des droits de la personne

Le racisme envers les personnes asiatiques n’a pas sa place au Canada

Allocution au Conseil national des Canadiens chinois de Toronto
Conférence de presse

23 mars 2021

10 h 30

4 minutes

LE TEXTE PRONONCÉ FAIT FOI

Merci beaucoup.

Bonjour à tous et à toutes.

Il est également très important pour moi de reconnaître que l’endroit d’où je vous parle est un territoire traditionnel non cédé de la Confédération des Abénakis et des Wabanakis.

Je tiens également à reconnaître tous les territoires traditionnels qui sont représentés ici.

La reconnaissance du territoire est plus qu’une formalité. Il s’agit d’une marque de respect afin d'honorer le rôle essentiel que les Premières nations, les Inuits et les Métis ont joué et continuent de jouer en tant que gardiens de ces terres.

Cette reconnaissance fait partie d’un effort soutenu vers la réconciliation et la compréhension de notre passé, présent et futur collectif.

C’est un grand privilège pour moi de pouvoir participer au dévoilement de ce rapport.

Sa publication ne saurait arriver à un temps plus opportun.

Il est publié alors que nous sommes encore plongés dans le désarroi et que nous ressentons encore la colère suscitée par le massacre de la semaine dernière à Atlanta.

Cet événement nous rappelle, de façon tragique, que la haine et l’intolérance ne connaissent aucune frontière. Elles peuvent se manifester dans nos vies, sans crier gare, et nous ébranler comme jamais.

Cette année, nous avons constaté une hausse significative et inquiétante des incidents haineux et racistes, liés à la COVID-19, visant des personnes d’ascendance asiatiques.

Je souhaite que le rapport publié aujourd’hui et les données probantes qu’il contient servent de levier afin de confirmer et affronter ce fléau croissant au Canada. Le moment est crucial.

Certains ont qualifié l’augmentation alarmante du racisme envers les personnes asiatiques au Canada de « pandémie sous-jacente ». Nous sommes témoins d’une vague de propos haineux proférés en ligne, d’actes de vandalisme, de menaces, d’intimidation et d’agressions.

Nous devons garder à l’esprit que cette vague de crimes haineux et d’agressions entraîne des conséquences graves voir tragiques.

Elle suscite l’inquiétude dans la communauté asiatique et déclenche des traumatismes vicariants chez les personnes qui ont déjà vécu ce type de situations.

Une recherche menée par l’institut Angus Reid, en 2020, a révélé que 43 % des Canadiens et Canadiennes d’ascendance asiatique se sont sentis menacés ou intimidés en lien avec la COVID-19.

Autrement dit, près de la MOITIÉ des Canadiens et Canadiennes d’ascendance asiatique ne se sentent pas en sécurité dans leur propre communauté.

Voilà ce qui se produit lorsque la haine et l’intolérance de se répandent.

La haine et l’intolérance menacent la sécurité publique, elles violent les droits de la personne et empêche notre société de vivre librement et d’être inclusive. C’est une menace à la démocratie.

Personne au Canada ne devrait sentir que sa sécurité est menacée en raison de qui ils sont, de la couleur de leur peau ou de l’origine de leurs ancêtres.

Nous avons tous et toutes un rôle à jouer dans la lutte contre le racisme envers les personnes d’ascendance asiatique.

Dimanche dernier, nous avons célébré la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

… une journée pour faire preuve de solidarité et ensemble s’élever contre le racisme.

… une journée pour reconnaître le courage dont les victimes doivent faire preuve pour dénoncer le racisme, pour dire « ça m’est arrivé. »

… une journée pour prendre conscience du rôle que nous pouvons et devons tous et toutes jouer pour combattre toutes les formes de discrimination raciale.

Nous sommes tous et toutes concernés et ensemble dans ce combat.

Le combat contre la haine n’est pas l’affaire d’un seul groupe.

Elle nécessite la participation de chacun et chacune d’entre nous.

Personne n’est en sécurité tant que nous ne sommes pas tous et toutes en sécurité.

Une attaque contre une communauté, constitue une attaque contre nous tous et toutes.

C’est pourquoi nous devons tous et toutes continuer à dire quelque chose et dénoncer la haine. Le silence nous rend complices. Nous ne pouvons rester silencieux.

En conclusion, je tiens à féliciter le Conseil national des Canadiens chinois de Toronto; le Conseil national canadien chinois pour la justice sociale; le Chinese and South Asian Legal Clinic; et tous vos partenaires.

La création des sites Web de signalement hébergés par le CCNC de Toronto et le Projet 1907, et cet important rapport sont essentiels à notre lutte collective contre le racisme anti-asiatique.

J’aimerais aussi offrir toute ma reconnaissance aux personnes qui ont témoigné et raconté leur expérience. Leur courage ne sera pas perdu. Les données concrètes et les témoignages sont nécessaires pour entraîner les actions et réaliser le changement. C’est pour cette raison que nous sommes ici, aujourd’hui.

Je suis fière et honorée d’être avec vous, ici, aujourd’hui. La Commission canadienne des droits de la personne et moi sommes à vos côtés.

Merci.