Notes d’allocution – À la conférence nationale de 2016 de l’Alliance for Equality of Blind Canadians

Notes d’allocution de Marie-Claude Landry

Notes d’allocution

Marie-Claude Landry

Présidente 
Commission canadienne des droits de la personne

à la conférence nationale de 2016

de l’Alliance for Equality of Blind Canadians 

29 avril 2016

Montréal (Québec)

 

Je vous remercie de ce charmant mot de présentation. 

Bon après-midi tout le monde.

Je suis heureuse d’être ici aujourd’hui. L’aspect de mon travail que je préfère est la possibilité de rencontrer des gens et de discuter des moyens de collaborer pour vraiment améliorer les choses.

C’est mon inspiration. C’est ma source d’énergie.

Depuis que je suis la présidente de la Commission, j’ai rencontré autant d’organismes et de personnes que j’ai pu.

En fait, les occasions de discuter avec les gens sur les meilleurs moyens de défendre les droits de la personne dans notre société ont été au coeur des activités de la Commission depuis maintenant plus d’un an.

Nous avons voulu entendre ce que la population canadienne avait à  nous dire — quelles étaient ses attentes de la part de son institution nationale des droits de la personne.

Alors, nous avons écouté ce qu’avaient à  nous dire des employeurs, des groupes de défense d’intérêt, des barreaux, des ONG, des dirigeants de Premières Nations. Et nous avons discuté avec des personnes aveugles du Canada.

Toutes les personnes que j’ai rencontrées ont une chose en commun : elles s’intéressent toutes profondément aux droits de la personne au Canada.

Toutes veulent collaborer pour défendre les droits de la personne au Canada.

J’ai aussi demandé aux membres de mon personnel de se réunir pour repenser les activités de la Commission canadienne des droits de la personne. Je voulais que l’on place les personnes avant tout.

Je leur ai dit que rien ne serait laissé de côté, que tout était sur la table.

Je leur ai dit que nous devions faire preuve d’audace.

Que nous devions amorcer une transformation.

Et que nous devions faire tout cela ensemble.

Menées aussi bien auprès de gens qui ne font pas partie de la Commission qu’auprès de gens qui travaillent pour la Commission, ces consultations faisaient partie de la première étape du changement à  amorcer quant à  nos méthodes de travail.

Nous rencontrons encore des gens pour entendre ce qu’ils ont à  dire, de manière à  ce que nous puissions ensemble progresser et trouver des moyens de collaborer.

Par exemple, la Commission a organisé en janvier une table ronde pour mieux connaître les obstacles que doivent surmonter les personnes aveugles du Canada.

Lundi dernier, j’ai participé à  une discussion complémentaire sur les manières de collaborer pour régler certains des problèmes soulevés à  la rencontre de janvier.

Même si bien des problèmes mentionnés lundi touchent seulement les personnes aveugles du Canada, les thèmes sous-jacents sont similaires à  ceux mentionnés par le reste de la population canadienne.

De fois en fois, on nous a dit que la Commission devait être un porte-parole audacieux et indépendant quand il est question des droits de la personne au Canada.

On nous a dit que nous devions transformer notre processus pour le rendre facilement accessible par tout le monde au Canada.

Et on nous a dit que nous devions collaborer plus étroitement avec nos amis et partenaires de la communauté des droits de la personne.

Grâce à  toutes ces discussions, nous changeons nos méthodes de travail.
Nous apportons les changements nécessaires en vue de devenir l’institution nationale des droits de la personne que la population canadienne nous demande d’être.

Permettez-moi de préciser mes propos.

Tout d’abord, nous serons plus audacieux et nous nous ferons entendre davantage.

Au départ, cela veut dire réaffirmer notre indépendance par rapport au gouvernement.

Il s’agit de parler au nom de ceux et celles qui n’arrivent pas à  se faire entendre.

Il s’agit de demander des comptes à  nos gouvernements.

Il s’agit de jouer un rôle d’influence relativement aux projets de loi avant leur adoption — des lois comme celle proposée sur les personnes handicapées du Canada.

Même si des progrès ont été accomplis, nous ne serons pas satisfaits avant que l’égalité soit une réalité pour l’ensemble de la population canadienne.

Quand je parle d’être plus audacieux et de nous faire entendre davantage, je veux dire que nous dénoncerons aussi des enjeux de droits de la personne même quand ils ne sont pas de notre compétence en vertu des lois en vigueur.

Parce que nous sommes là pour contribuer à  promouvoir l’inclusion et l’égalité dans toutes les sphères de la société, peu importe les champs de compétence.

Cette année, dans notre rapport annuel au Parlement, nous avons raconté l’histoire de M. Sukhai, un chercheur qui travaille au programme de la génomique du cancer mis sur pied par un regroupement d’hôpitaux de Toronto, l’University Health Network.

Je suis certaine que vous êtes nombreux à  en avoir entendu parler.

Cet homme doué est un scientifique reconnu dans son domaine.

Parce qu’il est aveugle, M. Sukhai a dû surmonter de nombreux obstacles simplement pour faire le travail auquel il était prédestiné.

Il était incontestablement le premier scientifique malvoyant de toute l’histoire de l’université de Toronto.

M. Sukhai nous a raconté sans détour les difficultés qu’il a vécues quand il a demandé des mesures d’adaptation.

J’en arrive ainsi au deuxième moyen que la Commission a choisi pour changer ses façons de faire.

Nous transformons nos processus pour faire en sorte que chaque personne au Canada puisse utiliser facilement et sans délai le système de justice en matière de droits de la personne.

Nous sommes à  chercher des moyens d’accélérer et de simplifier notre processus de traitement des plaintes et d’en améliorer l’accès.

Nous modifions ce processus pour en faire une expérience plus positive pour les personnes qui en ont besoin.

J’en arrive maintenant au dernier point dont je veux vous parler aujourd’hui…

Nous miserons sur la collaboration.

Pour nous, quand nous disons « nous », ce mot ne signifie pas seulement la Commission, mais nous tous.

… nous tous dans cette pièce…

… et toute personne qui réclame l’égalité au Canada.

Je vous ai déjà dit que nous voulions être plus audacieux.

Bien, je pense que plus nous unirons nos efforts, plus nous pourrons être audacieux.

Et plus nous serons audacieux, plus les changements que nous pourrons faire seront importants.

Je crois que l’expression consacrée en français est : la loi du nombre!

Ce sont précisément nos réseaux forts et efficaces qui constituent les éléments de base de tout ce que nous accomplirons.

Depuis quelque temps, une expression est souvent utilisée à  la Commission : la défense des droits grâce à  la coalition.

Cette expression résume parfaitement ce que je veux dire.

Si nous voulons vraiment faire changer les choses au Canada, si nous voulons vraiment nous faire entendre et si nous voulons vraiment avoir une influence sur le cours des choses, nous devons unir nos efforts.

C’est pour cette raison qu’Ian et moi sommes si heureux d’être ici aujourd’hui.

C’est pour cette raison que nous souhaitons collaborer davantage avec chacun et chacune d’entre vous.

Donc, avant de donner le micro à  Ian, je voudrais terminer en citant Helen Keller.

« Seul, nous pouvons faire si peu;…

… ensemble, nous pouvons faire beaucoup. »

Je suis convaincue que notre pays et notre économie se porteront mieux quand la population du Canada acceptera la diversité sans compromis.

Cela signifie veiller à  ce que tout le monde ait des chances égales de participer pleinement à  la société — et cela signifie aussi reconnaître que notre Canada inclut tout le monde.

Merci.

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