Rebâtissons en mieux pour aplanir les inégalités amplifiées par la COVID-19

Le 16 avril 2021 – Ottawa (Ontario) – Commission canadienne des droits de la personne 

Lors du dépôt du Rapport annuel 2020 au Parlement intitulé « Rebâtissons en mieux », la présidente Marie-Claude Landry a déclaré ce qui suit : 
 

Tout au long de l’année 2020, la pandémie mondiale a changé presque tous les aspects de la vie au Canada. À cause d’elle, nous avons été séparés des membres de notre famille, de nos amis et de nos collègues. Cependant, c’est aussi en raison de cette pandémie que nous nous sommes unis dans un objectif commun.

Par-dessus tout, la COVID-19 a eu pour effet de révéler les importantes lacunes au sein de notre tissu social et d’amplifier les inégalités déjà existantes pour des millions de personnes au Canada. La pandémie est beaucoup plus qu’une crise de santé publique doublée d’une crise économique – c’est une crise des droits de la personne.

Elle a élargi le cercle de vulnérabilité, amplifiant les problèmes de haine, d'intolérance et de xénophobie qui existent depuis longtemps et exacerbant les inégalités qui existaient déjà sur les plans économique et social. Beaucoup de personnes sont encore plus défavorisées : femmes, enfants, personnes handicapées, personnes aînées, Autochtones, personnes noires et de couleur, familles monoparentales, membres de la communauté LGBTQ2I et personnes détenues.

La vidéo troublante du meurtre de George Floyd aux États-Unis a soulevé l’indignation et déclenché des protestations partout dans le monde. Ce cri du cœur collectif « assez, c’est assez » a suscité une conversation renouvelée sur le racisme anti-noir ainsi que sur la nécessité de confronter et de démanteler le racisme structurel profondément enraciné dans notre société.

Le refus de reconnaître que le racisme systémique existe au Canada est en soi un obstacle à la lutte contre le racisme. Le racisme continue de priver les personnes autochtones, noires et de couleur d’avoir une vie exempte de discrimination. Les gouvernements, la population canadienne et toutes les organisations doivent reconnaître l’existence du racisme systémique et de la discrimination et travailler activement à les éradiquer. Cela inclut la Commission aussi.

Ces dernières années, la Commission a examiné comment le racisme peut se manifester au sein de notre propre organisation et comment il influence notre travail quotidien et nos services à la population canadienne. Nous sommes fermement engagés à écouter, à apprendre et à prendre des actions significatives. À cette fin, nous avons développé un plan d’action de lutte contre le racisme. Ce plan sera mis à jour, à mesure que nous progresserons, afin de tenir compte de tous les aspects du travail de la Commission qui se poursuit pour lutter contre le racisme.

Tout changement significatif quel qu’il soit doit passer par la participation et l’inclusion des perspectives, des points de vue et des expériences vécues de chacun et chacune – qu'il s'agisse de rendre une organisation plus diverse et plus inclusive ou de se relever d'une crise nationale.

Alors que nous cherchons à nous rétablir de la pandémie, nous devons aspirer à rebâtir en mieux – à instaurer une nouvelle et meilleure « normalité ». Un Canada où chaque voix est entendue et où chaque personne est incluse.

Nous pouvons améliorer l’accessibilité pour tout le monde.

Nous pouvons éliminer l’écart salarial entre les sexes.

Nous pouvons éliminer le racisme systémique de nos lois, de nos politiques, de nos pratiques et de nos institutions. Nous pouvons remettre en question le privilège blanc et faire face aux préjugés raciaux qui continuent d’exister au Canada.

Nous pouvons répondre aux besoins en matière de logement, mettre fin à l’itinérance et résoudre les enjeux sociaux qui n’ont fait que s’aggraver pendant la pandémie.

Maintenant plus que jamais, les droits de la personne sont importants. Nous ne devons pas tolérer les paroles et les gestes racistes et violents à l’égard d’une personne en raison de la couleur de sa peau ou de son origine. Les mots comptent. Nous devons ensemble endiguer la vague de messages de haine et d’intolérance qui déferle en ligne et se répand dans le discours social.

Cette pandémie a permis de constater que le Canada est une nation résiliente qui peut faire preuve de détermination. Nous avons tous et toutes le devoir de faire en sorte que chaque personne puisse participer pleinement, être accueillie et valorisée et se sentir en sécurité.

Parce qu’un Canada qui inclut tout le monde est un Canada qui est meilleur pour tout le monde. Autrement dit : quand tout le monde peut participer, tout le monde y gagne. 

Mon Canada inclut tout le monde, est-ce aussi vrai pour vous? Je suis convaincue que vous êtes du même avis. Je sais que nous avons tous et toutes, ensemble, le pouvoir d’améliorer les choses et que ce que nous rebâtirons sera encore mieux qu’avant. Nous pouvons faire du Canada un pays plus égalitaire où personne n’est laissé pour compte, un Canada qui nous appuie tous et toutes pour ce que nous sommes, peu importe notre origine ou nos croyances, et peu importe les personnes que nous aimons.

Faisons notre part.

– 30 –

On peut lire le rapport intégral ici : Rebâtissons en mieux – Rapport annuel 2020 au Parlement de la Commission canadienne des droits de la personne

 

 

Faits en bref

  • En 2020, plus de 49 000 personnes ont communiqué avec la Commission canadienne des droits de la personne pour porter plainte. Un record!
  • En 2020, la Commission a accepté de procéder à un examen approfondi de 1030 plaintes de discrimination.
    • 54 % des plaintes acceptées évoquaient le motif de la déficience.
    • 29 % des plaintes acceptées évoquaient le motif de la race.
    • 29 % des plaintes acceptées concernaient la santé mentale.
    • 47 % des plaintes acceptées concernaient de la discrimination intersectionnelle, ce qui signifie qu'elles évoquaient plus d'un motif de discrimination.
  • En 2020, la Commission a renvoyé 151 cas de discrimination devant le Tribunal canadien des droits de la personne pour qu'il rende une décision.
  • Au cours des cinq dernières années, 30 % de toutes les plaintes déposées à la Commission concernaient la race ou la religion.
  • Au cours des cinq dernières années, la Commission a remarqué une augmentation de 53 % du nombre de plaintes fondées sur la race ou la religion.
     

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Rebâtissons en mieux – Rapport annuel 2020 au Parlement de la Commission canadienne des droits de la personne

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Date modifiée :