L’aide médicale à mourir ne peut être la réponse à l’inégalité sociale

 

 

Suite à de récents rapports d’un individu ayant accédé à l’aide médicale à mourir à défaut de ne pas avoir trouvé un logement afin d’accommoder son handicap, la présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, Marie-Claude Landry, publie la déclaration suivante :  

L’aide médicale à mourir a pour but de permettre aux personnes de mourir dans la dignité lorsque la science et la médecine ne peuvent offrir de meilleures solutions de rechange pour soulager des souffrances insupportables. Laisser une personne faire ce choix parce que l’État ne respecte pas leurs droits fondamentaux est inacceptable.

Pour de nombreuses personnes handicapées, l’inégalité systémique est le résultat d’un manque d’accès aux services sociaux, ce qui signifie que leurs droits de la personne continuent d’être bafoués et leur dignité diminuée. Elles ne peuvent pas obtenir les soins de santé dont elles ont besoin en raison du lieu de leur résidence. Elles ne peuvent pas vivre en communauté parce que le logement dont elles ont besoin n’est pas accessible. Elles ne peuvent pas se payer les médicaments qui leur sont indispensables. 

Dans de nombreux cas, les personnes handicapées considèrent que mettre fin à leur vie est la seule option possible. Nous devons faire plus afin de lutter pour les personnes qui continuent d’être privées de ces droits fondamentaux auxquels nous avons tous et toutes droit. 

Les droits sociaux et économiques – le droit à un niveau de vie suffisant, le droit à un logement adéquat, le droit aux soins de santé et le droit à des services accessibles – sont des droits de la personne fondamentaux. Ils sont essentiels pour vivre une vie dans la dignité. Sans accès aux droits sociaux et économiques, nos autres droits ont peu de sens. 

Le Canada a l’obligation de veiller à ce que chacun et chacune puisse vivre et jouir pleinement de ces droits. Les droits sociaux et économiques – droits de la personne fondamentaux – devraient être enchâssés dans la loi. Cela permettrait aux personnes d’avoir un recours lorsqu’elles se voient refuser un lieu de vie adéquat, lorsqu’elles sont incapables de trouver des soins de santé ou lorsqu’elles se voient refuser un service. Cela donnerait accès à la justice. Cela offrirait d’autres options que de mettre fin à sa vie. 

L’aide médicale à mourir ne peut être un substitut lorsque le Canada manque à remplir ses obligations en matière de droits de la personne.

À une époque où nous reconnaissons le droit de mourir dans la dignité, nous devons faire davantage pour garantir le droit de vivre dans la dignité. 

 

-30-
 

Pour rester branché

Suivez-nous sur Twitter (@DroitPersonneCa) et sur Facebook

Visionnez nos clips sur YouTube.

 

Coordonnées pour les médias

Relations avec les médias 
613-943-9118
communications@chrc-ccdp.gc.ca

 

Date modifiée :