Le défi des droits de la personne au Canada est de trouver une approche coordonnée plutôt que des solutions à la pièce

11 mai, 2018 - Ottawa (Ontario) - Commission canadienne des droits de la personne

À la suite du troisième examen périodique universel du Canada, tenu aux Nations Unies à Genève aujourd’hui, madame Marie-Claude Landry, présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, a fait la déclaration suivante :

« Le troisième examen périodique universel confirme que malheureusement, le Canada échoue encore auprès d’une partie de la population canadienne, qui n’a pas une chance égale de réussir et de prospérer. Il est inacceptable que dans un pays, qui offre autant d’opportunités, tant de personnes doivent affronter la pauvreté, la détresse et l’inégalité.

« Les recommandations contenues dans ce troisième examen périodique universel, ne sont une surprise pour personne. Pour la plupart, ce sont sensiblement les mêmes qui avaient été présentées au Canada en 2013. Toutefois, malgré les efforts déployés à tous les niveaux du gouvernement, force nous est de constater, que le Canada a de la difficulté à faire face aux questions urgentes de droits de la personne.

« Ce gouvernement a remis les droits de la personne au Canada, à son agenda. Nous constatons un changement encourageant quant à l’égalité des femmes, à l’accessibilité des personnes handicapées, à l’adoption de mesures d’adaptation, à la protection des personnes sans-abris, à la réduction de la pauvreté, aux droits de la communauté LGBTQ2I et à plusieurs autres enjeux de justice sociale.

« Toutefois, même si la volonté de changer est présente, les résultats escomptés ne le sont pas. La pauvreté, le logement inadéquat, un manque d’accès à l’éducation, le manque d’opportunité pour la main-d’œuvre et l’inégalité des sexes. Toutes ces situations sont étroitement reliées les unes aux autres, mais les solutions proposées ne le sont pas.

« Malgré la Stratégie nationale du logement, la loi sur l’accessibilité tant attendue, les efforts pour rétablir des liens avec les peuples autochtones et plus récemment, un budget respectant l’égalité des sexes, on constate un échec à travailler tous ensemble pour réduire les inégalités. Dans plusieurs situations, le but est d’aider les mêmes personnes et pourtant, les solutions proposées fonctionnent en silo. Pour être efficaces contre l’inégalité, les efforts doivent être coordonnés, surveillés et ce, dans un cadre respectueux des droits de la personne.

« Il est très important de reconnaître que l’examen périodique universel implique tous les Canadiens. Le progrès exige la coopération des provinces, des territoires, des gouvernements autochtones, des municipalités, des organisations communautaires et à but non lucratif. Je demeure optimiste que le Canada va prendre au sérieux les recommandations de l’examen périodique universel.

« Les Canadiens sont très doués quand vient le temps de parler des droits de la personne. Cela témoigne qui nous sommes. Pourtant, il y a encore des communautés autochtones qui vivent sans eau potable, les femmes autochtones continuent de faire face à des niveaux de violence disproportionnés, des refuges pour les personnes sans-abris sous contraintes, des personnes vivant avec une déficience physique ou mentale sont privées d’accès à l’éducation et au travail et des millions de personnes vivent dans la pauvreté. Dans ce contexte, les paroles ne suffisent pas. Si l’objectif est un Canada qui inclut tout le monde, et que nous voulons que ces mots soient plus que juste des mots, qu’ils aient un sens réel, nous devons être prêts à innover dans nos approches et changer notre façon de faire. Nous devons nous assurer que chaque étape de chaque solution soit fondée sur une approche de droits de la personne ».

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