Les trois grands : Principes clés pour des entreprises canadiennes plus inclusives

Notes d'allocution
Marie-Claude Landry, Ad. E.
Présidente de la Commission canadienne des droits de la personne
« Les trois grands » : Principes clés pour des entreprises canadiennes plus inclusives
Mettre l'action locale au service des objectifs mondiaux – Conférence canadienne sur le Pacte mondial des Nations unies

Allocution par enregistrement vidéo

5 et 6 octobre 2021

10 minutes

le texte prononcé fait foi

Bonjour à tous et à toutes!

C'est un privilège et un honneur d'avoir été invitée à prendre la parole à l'ouverture de cette importante conférence. Depuis longtemps, le travail réalisé en vertu du Pacte mondial pour aider les entreprises canadiennes à construire une société plus inclusive suscite mon admiration.

Mon seul regret est que les circonstances ne nous permettent pas d'être réunis dans la même pièce.

Cependant, comme nous le savons, l’une des clés du succès des entreprises et des diverses organisations, est leur capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles réalités qui se présentent et à poursuivre leurs activités quoi qu’il arrive!

Avant de continuer, il est très important pour moi de souligner que l'endroit d’où je vous parle est un territoire traditionnel non cédé du peuple Algonquin Anishnaabeg, ainsi que les terres et les eaux de cet endroit que l'on nomme Ottawa, Canada.

Et comme il s'agit principalement d'une conférence virtuelle cette semaine, je voudrais également rendre hommage aux différents territoires autochtones représentés ici.

Cette reconnaissance est plus que les mots qui l'expriment et forme une partie essentielle des objectifs de cette rencontre. Elle est également une part essentielle de l'effort soutenu vers la réconciliation et vers une meilleure compréhension de notre passé, de notre présent et de notre avenir collectif.

Nous vivons des années qui passeront à l'histoire.

Un changement de paradigme s'opère dans la société, et le résultat sera permanent.

Cette pandémie mondiale a tout changé — notre manière de vivre, de travailler, de faire des affaires.

En plus de la pandémie, nous ne pouvons plus ignorer au Canada comme ailleurs dans le monde, le racisme systémique et les inégalités entre les sexes qui subsistent à l'échelle mondiale et l'inévitable virage amorcé en faveur d'une réelle inclusion.

Des appels à l’action renouvelés ont été faits pour que des mesures soient prises sur ces questions cruciales et fondamentaux de droits de la personne alors que le Canada continue à s'adapter à ces nouvelles réalités créées de la pandémie.

...afin de faire en sorte qu’en émergeant de la crise, le Canada soit un pays encore meilleur au sortir de la crise qu'avant.

...et de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte

Pour les entreprises canadiennes, ce changement signifie que pour être chef de file en affaires, vous devez être chef de file dans les actions prises pour la lutte contre le racisme, et les actions prises pour la diversité, l'équité et l'inclusion.

Les Nations Unies nous ont tous mis au défi — des gouvernements, à la société civile, aux entreprises privées — de transformer notre monde au cours des dix prochaines années.

Les objectifs de développement durable des Nations Unies s'inscrivent dans une vision qui consiste à mettre fin à la pauvreté, à sauver la planète et à instaurer la paix dans le monde.

Il s'agit d'une vision essentielle.

Nous savons que...

Beaucoup d'entreprises canadiennes mobilisent déjà un maximum d'efforts pour parvenir à rester en affaires.

La pandémie a mis à mal de nombreuses petites et moyennes entreprises.

Pour avoir été chef d’entreprise moi-même, je connais ces pressions parfois insoutenables.

J'ai notamment géré mon propre cabinet d'avocats pendant 26 ans. Certaines années nous nous en sortions gagnants; d'autres années, nous devions lutter.

Je suis familière avec le stress rattaché à la bonne administration et bonne gestion d'une entreprise.

Je sais ce que représente la responsabilité de devoir constamment surveiller de près les résultats financiers, de demeurer compétitif, pertinent....

Encore aujourd'hui comme présidente et cheffe de direction, je peux imaginer le stress et la pression supplémentaire que comporte la responsabilité devenir « chef de file en matière d'inclusion » dans vos domaines d'activité.

Aujourd'hui, je veux vous inviter à considérer les choses autrement et à en voir les grands bénéfices et ce à tous les niveaux.

Il ne s'agit pas seulement de la bonne chose à faire, mais de la chose à faire pour conserver l'avantage sur la concurrence, pour attirer et recruter les meilleurs talents, pour l'innovation et la créativité et afin de contribuer à la relance et à la prospérité économiques du Canada.

Pour y arriver et ce de façon durable, il faut intégrer ces principes de manière permanente à la gestion des affaires de votre entreprise afin qu'ils fassent partie intégrante de votre entreprise et de votre « nouvelle normalité ».

C'est ce que nous faisons dans notre organisation, en travaillant à transformer notre organisation dans une optique d'inclusion, d'équité et de lutte contre le racisme.

Petit à petit, nous avons incorporé des actions concrètes dans nos plans de travail et dans nos politiques afin qu'elles soient permanentes et durables.

Mais, je sais qu'un changement de culture peut être inquiétant pour certains.

LES TROIS GRANDS PRINCIPES D'UNE ENTREPRISE INCLUSIVE

C'est pourquoi il peut être utile de penser aux trois grands principes d'une entreprise inclusive :

  • Le premier : des valeurs et des pratiques qui sont conformes à la lutte contre le racisme;
  • Le deuxième : une entreprise et des services qui sont accessibles tant pour le personnel que pour les services ou produits qu'il livre;
  • Le troisième : une culture d'équité salariale et d'égalité des genres.

Voilà les trois grands principes que nous devrions considérer lorsque nous travaillons à transformer nos milieux de travail.

Les retombés positives seront considérables. L'adhésion à ces principes est essentielle à un Canada qui veut se « rebâtir en mieux », et à mon avis, nécessaire pour tous ceux et celles qui veulent demeurer des chefs de file dans vos domaines respectifs.

Voici quelques exemples du type d'actions concrètes que nous réalisons en ce moment même à la Commission des droits de la personne :

  • Nous nous assurons que la composition des comités d'embauche est représentative de la diversité.
  • Nous investissons dans la formation de tout le personnel, sans exception, incluant toute l'équipe de gestion. La formation offerte porte sur des sujets tels que : les façons d'éviter les préjudices lors de discussions sur le racisme en milieu de travail - comment rester à l'affût de nos préjugés inconscients - la manière dont notre histoire coloniale influence les traumatismes actuels et le racisme systémique.
  • Nous améliorons le mentorat et le développement de carrière des membres du personnel.
  • Nous avons « pris le pouls » des personnes qui utilisent nos outils informatiques et nos espaces de travail et de service pour savoir ce qui est véritablement accessible et ce au moyen d'un sondage.
  • Nous avons retenu les services d'une firme externe pour mener une vérification indépendante de la conformité en équité en matière d'emploi de notre effectif afin d'identifie les écarts qui se présentent en considérant les quatre groupes désignés par la Loi sur l'équité en matière d'emploi du Canada : les femmes, les personnes handicapées, les autochtones, et les personnes racisées.
  • Enfin, nous avons élaboré un plan d'action détaillé de lutte contre le racisme qui trace les grandes lignes des efforts de transformation que nous déployons à l'échelle de l'organisation.

Je vous invite à consulter notre site Web pour en apprendre davantage au sujet du travail que nous faisons notamment dans la lutte contre le racisme et afin de trouver d'autres exemples d'actions visant l'inclusion et la diversité dans notre organisation et qui pourraient vous être utiles.

En terminant, permettez-moi vous offrir quelques pistes de réflexion basé sur ce que nous avons appris et ce afin de donner le coup d'envoi à la discussion.

La reprise économique du Canada est l'affaire de TOUS et TOUTES.

Le Canada et notre économie seront plus forts lorsque nous assurons la diversité dans son entièreté.

Cela signifie qu'il faut donner à chacun et chacune la possibilité de s'asseoir à la table et de contribuer. Nous sommes plus forts lorsque les décisions que nous prenons et les orientations que nous suivons sont inspirées et influencées par une diversité de culture et de points de vue, de perspectives et d'expériences vécues.

C'est de cette manière que nous pouvons réussir.

Plus les points de vue sont diversifiés lors de la prise de décision, plus vos décisions seront judicieuses, plus votre entreprise aura du succès et plus il vous sera facile d'attirer les meilleurs talents.

Tout le monde veut pouvoir dire avec confiance qu'elle travaille pour une organisation qui traite chaque personne avec dignité et respect, qu'il s'agisse congés de maladie payés, de possibilités d'avancement de carrière ou de principes intégrés dans nos organisations et entreprises de lutte contre le racisme, de diversité et d'inclusion.

En terminant: Vous n'êtes pas seuls dans l'accomplissement de cet important travail. Le Pacte mondial est là pour vous appuyer. Et la Commission canadienne des droits de la personne l'est aussi.

Rebâtir en mieux et intégrer les Trois grands principes d'inclusion à titre d'employeur ou à nos façons de faire des affaires ce n'est pas seulement la chose sympathique à faire; c'est la meilleure chose à faire et c'est d'une importance capitale essentielle à la relance et à la prospérité du Canada.

Commencez dès aujourd'hui. Une action concrète à la fois.

Merci.

Date modifiée :