Racisme contre les personnes noires : il est temps de regarder la vérité en face.

Le 2 juin 2020 – Ottawa (Ontario) – Commission canadienne des droits de la personne

À la lumière des manifestations anti-racisme qui ont lieu aux États-Unis, au Canada et partout dans le monde, la présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, Marie-Claude Landry déclare ce qui suit :

Il est temps pour tous les Canadiens et Canadiennes de reconnaître que le racisme envers les personnes noires existe au Canada. En fait, l’idée même que le racisme n’existerait pas au Canada constitue un obstacle à la lutte contre le racisme.

Alors que des millions de personnes partout dans le monde s’unissent pour dénoncer l’assassinat de George Floyd, beaucoup se voient plongées dans le désarroi, le deuil, la colère et vivent de l’anxiété. La Commission exprime ses plus sincères sympathies à la famille et aux amis de M. Floyd, ainsi qu'à toute sa communauté. Nous sommes infiniment attristés que tous ceux et celles qui souffrent des effets du racisme anti-Noir soient à nouveau traumatisés par cette récente tragédie insensée.

Le racisme envers les personnes noires n’est pas un problème limité aux États-Unis. Beaucoup de personnes de descendance africaine au Canada se sentent menacées quotidiennement, se sentent en danger à cause de la couleur de leur peau – certains et certaines craignent même la police pourtant responsable de protéger la population.

Nous devons tous nous demander pourquoi les personnes noires au Canada sont plus susceptible d'être victime de profilage racial que ce soit par la police, lorsqu'elles marchent simplement dans la rue ou par les employés des magasins lorsqu'elles font leurs courses, ou lorsqu'elles sont servies dans un restaurant. Nous devons tous nous demander pourquoi elles sont plus susceptibles d'être la cible de commentaires et de crimes haineux. Pourquoi, sont-elles surreprésentées dans le système de justice pénale.

Les racines du racisme envers les personnes noires et de la discrimination systémique au Canada sont profondes et bien ancrées. Elles sont historiquement ancrées dans notre société, dans notre culture, dans nos lois et dans nos attitudes. Elles sont présentes dans nos institutions et perpétuent les inégalités sociales et économiques qui existe dans tous les domaines, de notre système d’éducation, aux services de soins de santé, en passant par l’accès au logement et à l’emploi.

Il est maintenant temps pour les Canadiennes et les Canadiens – mais surtout les personnes non racialisées – d'écouter, d'apprendre et de réfléchir à la façon dont le privilège blanc et le racisme systémique contribuent à l'injustice et à l'inégalité à l’échelle du pays. Nous devons faire une introspection, remettre en question nos préjugés, nos craintes, nos idées préconçues et nos privilèges. Nous devons avoir des conversations aussi difficiles et inconfortables soient-elles. Nous devons reconnaître et respecter le leadership des voix de la communauté noire, et apprendre des expériences vécues de racisme anti-Noir.

Les commentaires et les actes racistes, aussi subtils soient-ils, ne doivent plus être ignorés ou tolérés au Canada. Même les formes les plus subtiles de racisme contribuent aux conditions qui permettent au racisme et à la violence manifestes de se produire. Lorsque nous sommes complaisants, nous sommes complices. Le silence, nous rend complices.

Il ne suffit plus juste d’affirmer que nous valorisons la diversité et les droits de la personne comme fondement même de notre société. Le racisme est une violation des droits de la personne, qu’il soit conscient ou inconscient, subtile ou exprimé ouvertement. Il porte atteinte à la dignité des personnes et érode la démocratie.

Le moment est venu qu’un changement s’opère. Martin Luther King Jr. a dit : « Il arrive un moment où le silence est une trahison. » Ce temps est venu!

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